L'ancien rugbyman international Marc Cécillon, 49 ans, doit être rejugé à partir de lundi par la cour d'assises d'appel du Gard pour avoir abattu en 2004 son épouse de cinq balles, un crime qui lui a valu d'être condamné à 20 ans de réclusion criminelle en première instance.
Le 10 novembre 2006, la cour d'assises de l'Isère avait déclaré Marc Cécillon, ancien international de rugby (46 sélections dont 5 en tant que capitaine) et figure emblématique du club de Bourgoin (Top 14) coupable de l'assassinat de sa femme, Chantal, commis lors d'une fête organisée par des amis, le 7 août 2004.
Ce jour-là, l'ex-joueur au physique imposant (1,92 m, 110 kg) avait eu une altercation avec ses hôtes et avait été prié de quitter la soirée. Revenu une demi-heure plus tard, armé d'un 357 magnum, il avait fait feu à cinq reprises sur son épouse avant d'être difficilement maîtrisé. Dépressif depuis l'arrêt de sa carrière en 1999, le sportif avait un taux d'alcoolémie de 2,65 grammes par litre de sang, deux heures après les faits.
Le premier procès avait largement tourné autour de la question de la difficile reconversion des sportifs de haut niveau, la défense de Marc Cécillon ayant choisi d'appeler à la barre plusieurs grandes figures du rugby français, comme Bernard Lapasset, alors président de la Fédération française de rugby, Serge Blanco, ex-international et président de la Ligue (LNR) ou encore Serge Simon, ex-président du syndicat des joueurs.
Mais le passé de Cécillon, ses problèmes personnels au moment des faits ainsi que ses regrets exprimés à la barre n'avaient pas empêché les jurés d'aller bien au-delà des réquisitions du parquet général qui avait réclamé une peine de quinze ans.
Défendu par Me Richard Zelmati lors de la première audience, l'accusé sera cette fois-ci assisté de Me Eric Dupont-Moretti. Ce dernier a choisi de ne pas faire défiler à la barre les différents acteurs du monde du rugby. Il a refusé de s'exprimer avant l'audience, indiquant juste à l'AFP qu'il pensait que "l'hypermédiatisation du premier procès n'a(vait) pas servi" son client.
Les parties civiles, les deux filles et la mère de la victime, attendent ce procès avec un peu d'angoisse. "Ses deux filles savent maintenant comment ça se passe, qu'il se dit des choses difficiles à entendre, notamment sur la vie de leur père", a expliqué Me Xavier Rodamel, faisant allusion aux différents excès de Cécillon.
"Elles attendent que leur père soit peut-être un peu plus disert, qu'il parle un peu plus de leur mère et qu'il leur parle un peu plus car les échanges avaient été très brefs lors du premier procès", a-t-il ajouté, espérant que le séjour en prison de Marc Cécillon lui aura permis de faire un travail sur lui-même.
Le verdict est attendu vendredi.