Le tribunal administratif de Limoges a rejeté la requête d'une mère contre le centre hospitalier de Châteauroux après son accouchement qui avait entraîné de lourdes séquelles pour sa fille. La famille Amouriq réclamait plus de 6,5 millions d'euros à divers titres à l'établissement public. Une somme qui visait à compenser les préjudices passés et à venir et couvrir les frais engagés pour assurer la vie quotidienne de la jeune femme.
Le 12 août 1982, Annie Amouriq avait accouché d'une petite fille morte-née, Elodie. Malgré l'opposition de ses parents, l'enfant avait été réanimée. Le verdict du pédiatre était tombé dans la foulée : Elodie était vivante, mais demeurerait handicapée mentale et physique à 100%. Aujourd'hui, Elodie a 26 ans. 26 ans de souffrances pour elle et pour sa mère, d'où la décision de cette dernière de recourir à la justice. Annie Amouriq ne s'était toutefois décidée à recourir à la justice qu'après la mort de son mari en 2000 et après avoir épuisé toutes les autres voies possibles. La caisse primaire d'assurance maladie de l'Indre s'était jointe aux poursuites.
Un dossier médical perdu
Au cours de l'audience le 15 mai, Me Philippe Meilhac, qui défendait les intérêts de la victime et de sa famille, avait plaidé des "fautes en cascades", depuis la fin de la grossesse dont le "terme était atteint" depuis au moins deux semaines, jusqu'à l'accouchement qui s'est déroulé "sans précaution particulière". Mais en rendant sa décision, le tribunal a estimé ce mardi que l'hôpital n'avait pas "commis de fautes dans l'organisation et le fonctionnement du service" ni de "fautes médicales de nature à engager sa responsabilité". En revanche, il a condamné le centre hospitalier, qui a perdu le dossier médical d'Elodie, à payer les expertises que la famille avait engagées dans le cadre de ce procès.
Me Philippe Meilhac a indiqué "qu'il comptait faire appel" de cette décision dans "les tout prochains jours".